Voici un résumé chronologique des faits:
Mehmed II (1444-1481)
|| Bayezid II (1481-1512) || La
fin de la conquête...
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slave
Mehmed II
(1444-1481)
Bien que Constantinople soit tombée, tous les Balkans se sont
pas encore sous domination ottomane. Ainsi l'Albanie résiste encore
avec la figure légendaire de Skanderberg mais aussi une partie de
la serbie avec Georges Brankovic et Jean Hunyadi de même que la Bosnie,
la Croatie et la Dalmatie.
Les conquêtes ottomanes se dirigent de plus en plus vers le littoral
adriatique et ceci n'est pas un hasard. En effet, le contrôle des
routes maritimes de la Méditerranée constitue un enjeu économique
et stratégique immense. Par conséquent, l'affrontement des
ottomans avec la puissance maritime qu'est Venise est inéluctable.
En premier lieu, des coups de main militaire sont réalisés
en Bosnie et en Croatie dans les années 1461-1463. Venise répond
en tentant de reconquérir la Morée (Péloponnèse)
en 1463 dans le but de protéger son commerce et ses nombreux comptoirs
disséminés sur des îles du pourtour méditerranéen.
Mais cela se solde par un échec à Corinthe tandis qu'en 1465
la Bosnie est conquise (pour les détails de la conquête de
la Bosnie-Herzégovine, voir Raguse).
L'affaiblissement de Venise se poursuit après la perte de la ville
de Négrepont en 1469. La mort de Skanderberg en 1468 va sonner le
glas de l'Albanie. En 1474 la citadelle de Croja est prise par les ottomans
mais ils échouent devant la ville de Scutari sur le littoral adriatique.
Cette dernière tombera malgré tout en 1478.
L'emprise des ottomans sur les balkans est telle que des coups de main
sont même organisés par eux jusqu'en Istrie et le Frioul aux
portes de Venise. Un traité de paix est finalement signé
entre Venise et les ottomans en 1479.
Mehmet II décède en 1481. Il se sera asuré des
débouchés sur le littoral adriatique et aura réussi
à fortement entamé le potentiel économique de Venise.
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Bayezid II (1481-1512)
Dés son avènement, Bayezid propose une paix avec Venise
mais aussi avec les hongrois et les chevaliers de Rhodes. Il faut souligné
que le peuple turc est fatigué de ces guerres soutenues à
partir de lourdes taxes et impôts. Mais ce répit n'est en
fait utilisé de part et d'autre que pour mieux préparer de
nouvelles guerres...en 1499. A cette date la ville de Lépante tombe
aux mains du sultan après une bataille navale de plusieurs jours.
C'est une catastrophe pour Venise qui voie perdre son accès au golfe
de Corinthe et son approvisionnement en blé. Ses villes comptoirs
tombent comme Modon, Coron, Navarin en 1500.
Venise est alors exsangue, ne commerce plus car elle a réquisitionné
tous ses bateaux marchands pour son effort de guerre.
Le commerce en Méditerranée est passé sous la
coupe des ottomans qui controlent des ports comme Zara (actuellement Zadar)
puis la ville d'Alesio suite à un accord de paix ratifié
en 1503 (voir Raguse).
Paradoxalement, un évènement très important se
produit en Septembre 1499: la routes des Indes est ouverte par les portuguais
grâce au contournement de l'Afrique. Cela signifie que les pays européens
comme la France, l'Angleterre, l'Espagne,... vont pouvoir à l'avenir
commercer en s'affranchissant du passage par la Méditerranée.
Et donc éviter les comptoirs, caravanes et bateaux controlée
par Venise et par les ottomans. Dans le même ordre d'idée,
la découverte de l'amérique en cette fin de XV siècle
voit le transfert de richesses échappant à Venise. Tout ceci
conduit à faire de Venise une puissance de plus en plus mineure
économiquement tout en gardant un certain aura dans le domaine politique.
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La fin de la conquête...
Arrivé à ce point de l'histoire, constatons que l'empire
ottoman s'est fermement installé dans les balkans et qu'aucune puissance
ne peut rivaliser avec lui. Ainsi les conquêtes se poursuivent avec
celles de la Syrie et du Caire sous le règne de Sélim I en
1516-1517. A la mort de Sélim en 1520, c'est Soliman dit le Magnifique
qui prendra le relais. Dix ans plus tard, l'empereur Charles Quint est
couronné par le pape. Tout le reste de l'histoire va voir les luttes
entre Soliman associé à François I contre le très
catholique Charles Quint se dérouler. Soliman échouera devant
la ville de Vienne, ce qui donne une idée de l'extension phénoménale
de l'empire ottoman. Mais c'est pour lui le début du déclin.
Le reflux ottoman des Balkans prendra quand même quelques siècles
mais c'est une autre histoire...
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